Neuroprotection

Marquage du SUR-1 dans la rétine humaine (à gauche). Cellules microgliales dans une rétine irradiée (à droite)

La mort de la neurorétine et de l’épithélium pigmentaire de la rétine entraîne une perte irréversible de la vision. Une intervention précoce, voire préventive, sur les mécanismes communs aux maladies rétiniennes d’étiologies diverses est essentielle pour la préservation de la vision. Nous développons des traitements qui limitent les conséquences délétères du stress oxydatif, induit par le fer, ischémique, irradiant ou métabolique et excitotoxique.

Comprendre le rôle bénéfique/délétère de la lumière sur les cellules rétiniennes (Anaïs Francon, Alicia Torriglia)
Le rôle de la lumière dans la dégénérescence rétinienne est connu depuis longtemps. L’utilisation de nouveaux dispositifs à haute énergie dans l’éclairage domestique soulève de nouvelles questions sur la photosensibilité rétinienne. Nous explorons les niveaux de phototoxicité, l’influence du spectre lumineux, le rythme circadien de l’exposition et l’interaction de la lumière avec les polluants environnementaux. Les interactions entre les transports, les ROS-LAP, les inflammasomes et la mort/survie cellulaire et le vieillissement sont étudiées afin de caractériser les effets de l’exposition chronique à la lumière sur les fonctions de l’EPR et de la choroïde avec des longueurs d’onde spécifiques et des influences circadiennes. Cette équipe travaille en collaboration avec des ingénieurs (CSTB) et des agences sanitaires et environnementales (ANSES, ADEME).

Cibler la voie SUR1 pour protéger de la mort des cellules rétiniennes (M. Berdugo, P. Lassiaz, F. Behar-Cohen) en collaboration avec le Pr M. Polak à l’Institut Necker.
Le glibenclamide (glyburide) est une sulfonylurée largement utilisée comme médicament antidiabétique dans le diabète de type 2. Mais le glibenclamide démontre également des propriétés neuroprotectrices, protège la barrière hémato-rétinienne, inhibe la mort cellulaire et favorise la neurogenèse – tout cela par l’inhibition de son récepteur SUR1.
Nous avons précédemment montré que l’administration locale ou systémique de doses non hypoglycémiques de glibenclamide protège la structure et les fonctions de la rétine dans des modèles de rongeurs (diabète, excitotoxicité) grâce à sa liaison au récepteur de la sulfonylurée SUR1.
Nos objectifs de recherche sont les suivants : valider les résultats précliniques dans des cohortes de patients

  • Caractériser les canaux ioniques associés à SUR1 dans les effets neuroprotecteurs sur la rétine.
  • Valider les cibles identifiées en aval dans d’autres modèles de maladies rétiniennes et dans des modèles de coupes de cerveau.
  • Tester l’association du glibenclamide avec d’autres bloqueurs de canaux ioniques.

Cibler la voie ROCK contre l’ischémie rétinienne (A. Matet, Cécile Lebon, P. Lassiaz, F. Behar-Cohen)
Ce travail est mené en collaboration avec l’Institut Curie.
Ayant montré que l’activation de la voie ROCK induite par le stress oxydatif favorise le blebbing des cellules endothéliales, la constriction vasculaire et l’ischémie, notre projet vise à développer des formulations oculaires locales pour prévenir l’activation de la voie ROCK dans la rétinopathie d’irradiation.
La rétinopathie radique est la principale complication du traitement du mélanome uvéal, qui entraîne la perte fonctionnelle de l’œil guéri de la tumeur. Ce projet a reçu le soutien financier de PRTK.

Contrôle du métabolisme du fer et développement du traitement par la transferrine (Jenny Yaouale , Emilie Simon, Yves Courtois , Emilie Picard)
Notre équipe a contribué à décrypter le métabolisme oculaire du fer et le rôle pathogène de l’augmentation du fer dans de nombreuses maladies oculaires du développement au vieillissement, y compris l’induction de la ferroptose.
Nous continuerons à analyser le dysmétabolisme du fer dans des modèles animaux ainsi que dans des pathologies humaines et parallèlement nous continuerons à analyser le rôle bénéfique de la transferrine, un chélateur naturel du fer.
De plus, une thérapie génique locale non virale, développée par notre équipe et déjà testée en clinique, sera utilisée pour délivrer de la transferrine dans des modèles de maladies oculaires.
Ce projet est développé en collaboration avec Eyevensys, SAS, Inc et a reçu le soutien de l’ANR.