Par : Chris Marine
Date : jeudi 17 avril 2025
12:30 - 13:30
Lieu : Amphi Gustave Roussy
Chris Marine est professeur, directeur du groupe VIB au centre de biologie du cancer KU Leuven (Belgique).
Résumé : Bien que le mélanome soit connu pour son haut degré d’hétérogénéité et de plasticité, l’origine et l’ampleur de la diversité des états cellulaires restent mal comprises. De même, on ne sait pas encore si la croissance du mélanome, sa dissémination métastatique et sa résistance aux thérapies sont soutenues par des sous-populations de cellules tumorales qui se chevauchent ou qui sont distinctes.
En combinant génétique murine, traçage de lignée non biaisé, modélisation quantitative, transcriptomique unicellulaire et spatiale, nous apportons des preuves d’un modèle hiérarchique de croissance tumorale qui reflète la logique cellulaire et moléculaire de la spécification et de la différenciation des cellules de la crête neurale embryonnaire. Nos résultats indiquent que la compétence tumorigène est associée à un microenvironnement périvasculaire localisé spatialement, un phénotype acquis via une voie de communication intercellulaire mise en place par les cellules endothéliales.
De plus, le traçage temporel à l’échelle unicellulaire d’une population de cellules de mélanome présentant un état de type mésenchymateux a révélé que ces cellules constituent un réservoir de cellules initiatrices de métastases. Nous avons également obtenu des preuves indiquant que cet état mésenchymateux est un moteur de résistance intrinsèque à l’immunothérapie ainsi que de résistance acquise à la thérapie ciblée.
La transcriptomique unicellulaire est la méthode de pointe pour évaluer la diversité des états cellulaires dans le cancer. En tirant parti d’une nouvelle méthode que nous avons développée pour surveiller en temps réel la diversité et la plasticité des états cellulaires, nous avons réalisé un criblage pharmacologique de preuve de concept pour identifier des composés réduisant la viabilité de ces cellules résistantes aux médicaments, augmentant ainsi la réponse aux traitements standards dans des modèles précliniques cliniquement pertinents.
Nos données fournissent une cartographie spatiale et temporelle de la diversité et des trajectoires des états cellulaires tumoraux au sein de l’écosystème du mélanome en évolution, et suggèrent que la capacité à soutenir la croissance, les métastases et la résistance aux thérapies est limitée à des pools distincts de cellules de mélanome.
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